L’univers dans une montre


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Toute bonne histoire de science-fiction s’appuie avant tout sur quelques principes scientifiques solides et solidement inscrits dans l’opinion publique comme étant vérifiés, tangibles et démontrables. Toute bonne histoire de science-fiction s’appuie avant tout sur le principe que l’univers dans lequel nous vivons est à quatre dimensions connues, et probablement d’autres, moins connues, mais qui permettent de débrider l’imaginaire narratif de tous les écrivains, cinéastes et autres artistes créatifs. 
Partant, il n’est de moyen plus certain de figurer la science-fiction dans son ensemble qu’une machine dont la mécanique utilise ostensiblement les trois dimensions physiques pour afficher la quatrième, le temps, tout en laissant à l’improbable idée que d’autres dimensions se joignent aux premières pour activer des portes spatio-temporelles ou propulser son utilisateur vers des mondes perpendiculaires ou parallèles, la possibilité réelle de survenir.
Une montre ! L’univers tout entier synthétisé dans ce tourbillon tri-dimensionnel, moteur du temps circonscrit. Une montre mécanique pour, à elle seule, représenter tout à la fois l’histoire du génie humain capable de réaliser les prouesses technologiques nécessaires au progrès, et la science-fiction, chemin de l’invraisemblable vers le plausible et le probable. 
L’horloger-conteur Vianney Halter a réalisé ce qu’aucun autre n’aurait pu même simplement imaginer : l’ultime montre de science-fiction. Une montre mécanique qui expose à la fois les bases de l’histoire de l’horlogerie, ses plus grands exploits, et qui raconte l’univers depuis la science jusqu’à la fiction, sur le fondement d’un mécanisme tournant dans trois dimensions autour duquel gravite le temps, en boucle, comme un opus de la Quatrième Dimension. Il fallait déjà y penser… 
Le tourbillon tourne et virevolte au cœur de la montre et démontre sans gravité qu’il importe peu du haut, du bas, de l’avant ou de babord ou tribord, le tic sera toujours aussi près du tac pour que chaque minute fasse bien exactement 60 secondes chrono. Le tourbillon est une complexification du mécanisme servant à compenser les méfaits de la pesanteur sur le réglage d’un balancier trop achalandé… mais laissons cela aux bonimenteurs (à défaut d’être de bons horlogers) et changeons d’angle : le tourbillon figure ici les trois dimensions physiques autour desquelles le cosmos s’est construit et, situé au centre horlodésique du garde-temps, il vibrionne comme le cerveau fou d’une œuvre d’Isaac Azimov en insufflant imperceptiblement aux aiguilles émergeantes et penchées sur lui ce mouvement cyclique et délicat du temps qui passe, la quatrième dimension.
Qu’on ne se méprenne pas : la DS-T est avant tout une montre ! Il ne s’agit pas d’un des ces nombreux artéfacts simili-horlogers inspiré de domaines aussi farfelus qu’inattendus où le créateur s’est trop risqué sur le bizarre pour finalement reconnaître que de belle horlogerie, dans son garde-temps, ben… y en a pas ! Non, il s’agit bien d’une montre inspirée de toute l’histoire de l’horlogerie, et qui manifeste dans ce qu’il est aussi un somptueux bijou, la science-fiction dans son ensemble, et le raffinement.
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Des aiguilles bleuies sortant de l’extérieur comme deux tentacules d’acier…
Une minute semi-sautante, comme le déclenchement d’un mécanisme d’auto-transmutation d’une dimension à l’autre…
Un cadran en argent périphérique comme une découverte de Cassini pour un nouvel anneau de Saturne…
Un cœur vibrant et tourbillonnant dans sa cage au style Klingon raffiné au centre de la machine…
Un boîtier sorti des mêmes hangars que les soucoupes de « Le Jour ou la Terre s’arrêta »…
Un bracelet intégré aux écailles de pixels tel Néo découvrant la Matrix…
Un dôme en saphir bombé pour isoler la machine comme le cerveau de Robby, dans « Forbidden Planet », ou peut-être pour exprimer le monde parfait de « l’âge de cristal »…
Le tout pour une vrai montre, portable, fiable, précise et extraordinairement belle, mais dont on estime qu’elle fût conçue avant tout en même temps que l’Enterprise !
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