L'effet physique du temps au 8ème de seconde...


Chers forumectateurs, bonjour Image
Quelques amis revenant de leur convolution en noces dans la baie d'Halong, j'ai, hier soir, songé qu'il serait sympathique de les inviter à dîner dans le meilleur restaurant vietnamien qui soit, celui de Richard donc, sans publicité aucune Image
Mais voilà : Richard est LE Monsieur montres de Paris, l'incontournable, l'inénarrable et géniale personne chez qui tous les grandes, les vraies rencontres horlogères se font.
Ca n'a pas loupé : moi qui pensais dîner peinard, j'ai croisé une bande de dingues de montres dont je préfère taire le nom car certains sont même présents sur ce forum Image
Il reste que, malgré mon envie de m'éloigner ne serait-ce que le temps d'une petite sauterie entre bonzes amis, j'ai passé ma soirée à admirer quelques montres qu'on ne voit pas bien souvent, pas même en boutique. Richard ne manquera pas de poster des photos, j'en suis certain...
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Parmi ces montres, une m'a tout particulièrement impressionné : la Habring² seconde morte et foudroyante de Monsieur Ed the Grocer de chez Chronomania.
Les photos et la vidéo que vous pouvez voir ci-dessous sont même les siennes. Merci à lui pour ça !
La montre est relativement (très relativement) simple et je ne vais pas la présenter comme un catalogue le ferait, mais je vais tenter de vous décrire l'effet que cette montre très originale m'a fait. Je sais : je vous raconte ma vie depuis le début, mais je suis narcissique, c'est comme ça. Si vous êtes déjà ennuyé par mon ego sur-dimensionné, allez lire ça, vous serez calmés.
Globalement, la montre me plait assez esthétiquement. Le cadran est très beau. Le mouvement est un Valgranges qui ne méritait probablement pas un fond transparent, mais c'est du costaud et de la très bonne qualité. La montre est un peu épaisse et revendique probablement par là son origine Autrichienne, mais Ed l'Engrosseur :wink: a très très bien su en tirer parti avec un bracelet magnifique et très épais en croco corné qui n'est pas celui des photos ci-dessous, et une boucle incroyablement poétique, inspirée et symbolique. Je vous laisse les mots clés suivants : vanité et Memento Mori ("écris un mémo pour te souvenir que tu vas mourir !")
Ce qui me plait vraiment incroyablement, c'est l'idée et l'effet que produisent ses complications (...de la montre, hein ? ...vous pigez ce que j'dis ?!)
Regardez bien : Trois aiguilles centrales, heure, minutes et secondes mortes, et un compteur posé comme une petite seconde avec une foudroyante.
Un coup d'oeil sur la montre laisserait penser qu'il s'agirait d'un chronographe... Mais non ! :shock:
Et c'est ça qui est terrible : cette trotteuse qui tourne pas à pas comme si on pouvait l'arrêter quelque part, et cette foudroyante qui fonce à la vitesse d'un balancier au galop qui indiquerait bien les huitièmes de seconde si tant est qu'on ait le temps de lire son indication, mais rien ne l'arrête.
Du coup, c'est stressant ! La montre provoque un véritable effet physique en contractant tout l'intérieur de soi-même à chaque regard sur son cadran : l'effet du temps qui passe, sensible à chaque seconde.
Comme on est tous masochiste (si si... c'est mon psy qui me l'a dit : c'est universel, on aime tous souffrir !), on prend le temps de la regarder cette montre. Ca devient ludique. Et poétique à la fois. Le ventre tout contracté (j'ai pas pu avaler mon nem au crabe à ce moment là !), on reste des minutes entières à regarder cette combinaison insolite - foudroyante et seconde morte - en songeant combien ça serait bien si on pouvait l'arrêter (la montre), combien ça serait bien si on pouvait l'arrêter (le temps).
La première montre que je vois de toute ma vie entière totale qui me provoque une telle réaction physique. Et j'ai beaucoup aimé...
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Encore merci à Ed le gros Sir
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Fond et surtout... détail de la boucle absolument superbe !
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VIDEO pour se faire une bonne idée


:horlogecoucou:

Ne cache rien, montre...


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Bregoultre Philistantin s’offre un coup publicitaire innovant en sortant une montre à prix coûtant.
Les marques s’intéressent de plus en plus aux fora horlogers pour obtenir quelques retours des vrais intéressés par l’horlogerie mécanique moderne. A ce titre, Bregoultre-Philistantin s’est arrêté sur une discussion du très célèbre forum d’Horlogerie-Suisse.com tournant autour du prix d’une « belle montre » ; il semble, d’après la polémique, que même les plus passionnés n’arrivent pas clairement à définir les différentes raisons des prix pratiqués par les diverses marques, d’autant moins que la plupart d’entre-elles – mais ça, beaucoup commencent à bien le comprendre – usent de stratagèmes tarifaires qui pourraient vite donner le mal de mer aux marins les plus avertis.
Georges Cullaz, président de Bregoultre-Philistantin, a depuis très longtemps souhaité que la marque soit la plus transparente possible à ce sujet :
G. Cullaz a écrit:Nous voulons que nos clients ne pensent au prix d’une montre qu’en tout dernier lieu, qu’ils choisissent un modèle parce qu’ils l’apprécient vraiment, qu’ils aiment l’horlogerie qu’il y a dedans, et qu’ils examinent leurs possibilité de financement (nous offrons d’ailleurs des solutions qui peuvent faciliter…) seulement après tout le reste.
La seule et véritable façon d’arriver à ce résultat est de faire des montres de très haute qualité, se concentrer là dessus, et de ne s’intéresser au prix de vente qu’en fin de production. En somme, nous produisons des montres et voyons seulement à la fin si elles se vendent ou pas ; mais nous somme confiants car nous offrons la meilleure qualité et nos clients le savent.
La confiance vient également du fait de la transparence : nous ne pratiquons pas des prix délirants et nous avons un budget markéting très raisonnable. Mon salaire, comme le salaire moyen de tous les employés, par secteur, sont régulièrement publiés dans le journal de l’entreprise, ainsi que les résultats trimestriels avec les bénéfices. Ces chiffrent ressortent souvent dans la presse horlogère et tout le monde a aujourd’hui compris que c’est la passion créatrice qui nous anime et non le profit.
Tout n’est pas si simple, bien sûr. Bregoultre-Philistantin vend des montres et se plie à la nécessité qu’a toute entreprise de faire des bénéfices et de croître. Pour cela, la marque n’invente rien, utilise les mêmes outils que n’importe qui et doit intégrer dans ses coûts de fonctionnement un marketing toujours plus cher. Mais la manufacture n’abuse pas des procédés publicitaires conventionnels et se fait davantage remarquer par des associations ou des évènements comme l’ouverture d’un centre en Ecosse ou le partenariat avec les chemins de fer Suisse et Français.
Cette fois-ci, Bregoultre-Philistantin se distingue en proposant une montre à prix coûtant.
La montre, créée en série limitée à 799 exemplaires, sera vendue au même prix chez tous les détaillants autorisés avec un livret explicatif justifiant du coût exact de chacune des opérations nécessaires à son accomplissement. C’est ainsi que vous pourrez lire le nombre d’heure de travail pour chacune des tâches qui sont faites avec un rappel des salaires horaires moyens par secteur de l’entreprise, le coût des matériaux, les frais d’utilisation des machines et de l’énergie, les frais de transport, de conditionnement, les frais administratifs, les marges moyennes des détaillants et les coûts publicitaires enfin qui donnent une idée, même assez grossière, de ce que peut coûter la montre simplement pour que l’entreprise ne perde pas d’argent.
Le résultat est une montre d’extrême qualité simple et très sobre, inspirée par la passion horlogère, qui sera proposée à un prix très en dessous de ce qu’on connaît pour ce type de gamme.
En faisant le "buzz", puisqu’il ne fait aucun doute que ces montres seront vendues très rapidement, Bregoultre-Philistantin fait d’une pierre trois coups :
- Beaucoup de ceux qui seront déçus et ne connaissaient pas la marque vont désormais s’y intéresser de près et constater qu’effectivement, ces montres sont toutes inspirées par l’envie de réaliser de vrais objets horlogers dans le sens le plus traditionnel du terme.
- La marque réalise un vrai « coup » publicitaire à moindre frais, sans partenariat ni parrainage et sans ambassadeur dispendieux.
- Elle conforte définitivement son orientation purement haute-horlogerie et la transparence de son aspect commercial pour qu’on ne soit intéressé par une Bregoultre-Philistantinuniquement parce qu’elle est une vraie belle montre.
Mais il convient de parler de la montre elle même, puisque c’est là l’objectif principal de cet évènement.
Simple, élégante, raffinée, cette montre est malgré tout une petite merveille technologique puisqu’elle répond aux tests de chronométrie avec une précision telle qu’un Witschi semble insuffisant pour déceler les écarts éventuels. Le cœur de cette extrême horlogerie est le double spiral complètement amagnétique qui reprend

Felix & Thomas BAUMGARTNER and Martin FREI - URWERK - Genève

:arrow: http://www.horlogerie-suisse.com/marques/urwerk.html

Dans un monde de plus en plus marqué par ce décalage entre le manque de temps que nous subissons tous, et l'intérêt croissant que l'on porte à tout ce qui le garde, montres et horloges, il fallait oser la création de gardes-temps pour ceux qui prendraient le temps de l'observer passer... Les montres Urwerk sont bien des objets ludiques, et cela ne s'oppose aucunement au fait ils sont également des objets d'une extrème qualité horlogère, bien au contraire : La technique nécessaire pour réaliser ces gardes-temps à l'affichage et l'aspect si original nécessite des horlogers et designers très aboutis. Coup de bol, c'est le cas pour Felix Baumgartner et Martin Frei dont l'expérience et les capacités ne peuvent se comparer qu'avec quelques rares autres génies horlogers (probablement cités dans ce sujet, d'ailleurs - ndlr).
Bref, Urwerk, c'est beaucoup de haute horlogerie avec des idées et un design hors du commun, et c'est un euphémisme. Cette idée que l'affichage de l'heure doit correspondre au fait qu'une montre est bien une machine, au sens "engin", représentant l'évolution du monde dans le temps, est clairement exprimée par ces inventions que sont les plots satellites et les aiguilles-pistons-téléscopiques de ces montres.
On ne peut pas se lasser d'observer les indications de ces montres. Et la qualité globale, pour que l'ensemble soit, d'une part, vraiment digne d'un bijou comme se doit toute montre mécanique moderne, et d'autre part, véritablement une machine de haute horlogerie, est bien au rendez-vous.
Bien entendu, l'esthétique globale de chacun des modèles d'Urwerk laisse songeur : on ne compare pas une UR203 à une Calatrava, évidemment !
Mais si l'on observe bien, si l'on conçoit et que l'on finit par ressentir un peu de l'inspiration contenue dans ces montres, si l'on est à même d'apprécier véritablement la beauté horlogère de ces pièces... alors on les trouve toutes immanquablement splendides, ces Urwerk.
Car, indépendamment des goûts et des couleurs, ces montres sont véritablement superbes, vous ne trouvez pas ?
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Gardien du Temps et théorème d'incomplétude de Gödel


Image Image Image Espace… frontière de l'infini vers lequel voyage notre vaisseau spatial… Sa mission : Explorer de nouveaux mondes étranges, découvrir de nouvelles vies, d'autres civilisations, et au mépris du danger, reculer l'impossible…
Coefficient espace-temps 2413 point 4 ; journal de bord de l’Enterprise
Nous nous sommes approchés d’une planète aux caractéristiques et dimensions similaires en tous points à la Terre et nous nous apprêtons à nous y rendre dans ce qui pourrait être comparé à l’Europe, vu depuis l’orbite…

…après vérification de l’atmosphère etc. , le Capitaine Rik, Tranby et moi même sommes téléportés (« Spock : beam me down !! ») dans ce qui est une grande ville, pour tenter de rencontrer les habitants de cette planète…

…personne ! Pas une âme qui vive dans ce qui est sans conteste une grande métropole qui semble correspondre exactement à ce que devait être Paris dans les années 1880 : des bâtiments de pierre et d’acier, des rues pavées et des voitures à cheval. Les affiches partout vantant l’industrialisation et la modernité des grosses machines-outils à vapeur ainsi que ces ouvrages d’art en poutrelles métalliques rivetées et ciselées… mais personne et rien ne bouge… pas même un chien errant ou quelqu’engin fonctionnant encore et donnant l’illusion d’une vie active… rien… le statu quo…

…nous entreprenons de comprendre ce qu’il peut se passer cependant que nous arpentons les rues de cette ville abandonnée. Nous découvrons au passage beaucoup d’indices attestant effectivement que ce que nous visitons ressemble clairement à Paris à la fin du 19è siècle, mais comme un décor de musée, vide de toute vie. Tout correspond : de la mode des vêtements en magasins aux technologies proposées dans les divers aspects de la vie – ici absente – quotidienne, les moyens de transport sur ce qui pourrait être la Seine, dans les rues, les méthodes de construction, les objets toujours très présents dans les vitrines des magasins ou des échoppes. Nous observons et tentons de trouver un indice sur ce qui expliquerait la disparition de la population…

…un objet insolite, inouï ! Quelque chose que nous avons du mal à placer dans le reste du décor tant la technologie semble avancée vis-à vis du reste de ce que nous pouvons voir, et dont la fonction est pourtant évidente : c’est un garde-temps que l’on doit porter comme un bijou à son poignet !! Suivant les codes de cette époque, on aurait pu s’attendre à trouver des montres à gousset plus ou moins gros et plus ou moins précis, mais là, il s’agit d’une merveille de miniaturisation pour une montre aux formes étranges qui se porte apparemment au poignet… Nous décidons de nous concentrer sur cet objet…

…la montre-bracelet fonctionne encore. Nous l’avons trouvée dans une boîte vitrée, ou plutôt « hublotée », accrochée sur un portique qui tournait. C’était bien la seule chose en mouvement dans cette ville terriblement statique.
L’objet lui même est splendide et d’une qualité surprenante. Les matériaux sont précieux ce qui renforce l’idée que ça devait se porter au poignet, comme un bijou. Et le style est conforme à l’époque… quoi qu’il pourrait être conforme à toutes les époques : même dans l’Enterprise, ça ne semblerait pas d’une autre époque.
Ce qui est très surprenant, c’est la complexité technique de l’objet lui-même. Le fond de la montre,transparent, laisse entrevoir un mouvement un peu similaire aux mouvements mécaniques des montres à gousset du 19è siècle sur Terre. Mais comment a t-il été possible de réduire ce mouvement et de faire cette somptueuse boîte qui s’accroche au poignet comme si les montres avaient toujours été prévues pour cela ? Mystère…

…il semble que la montre-bracelet indique, derrière 4 hublots séparés, l’heure, la date, le jour de la semaine, le mois et le type d’année – bissextile ou pas – suivant le calendrier grégorien toujours en vigueur même à bord du vaisseau. Mais ce qui est très-très remarquable, c’est que d’après nos calculs faits sur l’ordinateur de bord : elle est à la date et à l’heure très précisément, à la minute près !

…nous avons entrepris de démonter la montre-bracelet pour mieux percevoir le mécanisme fabuleux qui la fait vivre encore là où tout le reste n’est que figé et désespérément désert. Comment cette montre peut-elle encore afficher ses indications correctes avec une telle précision ?...

…un mécanisme de remontage automatique, invisible lorsque la montre n’est pas remontée, a permis à la montre de continuer à fonctionner depuis très-très longtemps en restant dans son coffret tournant ; ce système indique une fois encore, s’il en était encore besoin, que c’est bien au poignet que la montre devait se porter. Les montres que nous connaissions sur Terre au 19è siècle étaient bien parfois pourvues d’un système de remontage automatique à secousses, mais ce dispositif à rotor avec une masse oscillante, de surcroit invisible sur la montre, est tout simplement incroyable. Le mécanisme permettant à la montre, dans une taille aussi réduite, de correctement tenir compte des irrégularités du calendrier Grégorien – mois en 30 ou 31 jours, etc. – est vraiment fantastique. L’horlogerie intégrée à cet objet d’art est d’un niveau qu’on n’imagine pas en voyant le reste de la ville…

…les finitions, les décorations sont également très soignées, bien qu’il semble indubitable qu’elles aient été faites par la main de l’homme. Aucune machine, même aujourd’hui alors qu’on fabrique l’Enterprise, ne saurait refaire cela. En cherchant dans les archives, nous avons retrouvé les noms donnés à ces travaux de finition : il s’agit d’anglage, de côtes, de guillochage, de polissage, perlage… Tous ces ouvrages sont représentés dans cette montre de la façon la plus emblématique qui soit, la plus parfaite : cette montre-bracelet semble être l’ambassadrice d’une horlogerie qu’on aurait manqué de remarquer à la fin du 19è siècle sur Terre.

…nous n’avons pas su remonter la montre-bracelet. Mais nous abandonnons nos recherches ici : il faut partir. Nous n’avons pas compris où nous étions arrivés.
Dans un premier temps, nous avons sincèrement pensé à un saut dans le temps qui nous aurait ramenés sur Terre à la fin du 19è siècle ; mais nous ne comprenons pas pourquoi c’était désert et inanimé. Puis cette montre-bracelet nous a semblé passablement anachronique – comble pour un tel objet, surtout lorsqu’il continue de remplir correctement sa fonction. L’idée d’un saut dans une autre dimension nous est apparue alors comme la plus probable, ce monde étant une représentation de ce qui existait sur Terre à la fin du 19è siècle à la manière d’une maquette. Mais un tel garde-temps continue de nous intriguer cependant qu’il nous éblouit par sa perfection technique et esthétique. Nos archives ne donnent rien sur un certain Vianney Halter, le nom gravé à l’arrière de la montre ; peut-être quelque personnage d’une autre dimension oubliant là son chef d’œuvre que nous avons récupéré comme témoignage de ce qui peut probablement se concevoir de meilleur en matière d’horlogerie. Nous ne saurons sans doute jamais, mais nous gardons l’objet… précieusement.
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